Il passera justement quelques temps en France où il travaillera avec la réalisatrice Annie Tresgot, le réalisateur Mario Ruspoli et le photographe William Klein, tous trois figures emblématiques du cinéma et de la photographie français des années 1960, avant de revenir au Québec. En somme, l’application de la Loi sur les mesures de guerre ne répond pas à la nécessité de défendre l’unité canadienne et la sécurité nationale face à un ennemi extérieur, mais bien à la saisie de l’opportunité de frapper violemment les mouvements politiques dissidents présents au Québec. » Écrit-il à la page cinq-quarante-sept. Il y a donc derrière la Crise une recherche d’un monde meilleur à travers la révolution. Il s'agit d'une date charnière des événements de la crise d'Octobre 1970 au Québec. Le 11 octobre, alors que le cabinet Bourassa dans son ensemble assiste à une réunion portant sur la crise, Julien Chouinard, secrétaire général du cabinet québécois, s’entretient avec Gordon Robertson, greffier du Conseil privé d’Ottawa, afin de lui communiquer la difficulté pour les autorités du Québec de garder prisonnier les présumés felquistes arrêtés depuis le 5 octobre. Montréal, Boréal, 1997, p. 116, [13] Bélanger, Yves, Robert Comeau, et Céline, Métivier. À cela s’ajoute le modèle économique capitaliste qui favorise la relation d’exploitation entre les individus, comme il est possible de le voir dans la relation entre les ouvriers francophones et les cadres anglophones. Lisée ne consacrera que quelques pages à la période de la Crise d’octobre et évitera de s’attarder sur de nombreux points importants. En somme, l’analyse se divisera en quatre parties : La problématique, le contexte historique, le corpus artistique et l’analyse. Au lendemain de la Crise, les témoignages abondent à propos des conditions dans lesquelles eurent lieux les arrestations et les perquisitions. Il est possible d’en citer quelques-uns comme l’Alliance Laurentienne(1957), l’Action socialiste pour l’indépendance du Québec(1960), le Comité de libération nationale(1962) et le Parti républicain du Québec(1962)[15], entre autres. La première établira la problématique et les bases de notre thèse. Nous sommes alors à une époque où la police et la Gendarmerie Royale du Canada(GRC) mettent sur pied diverses opérations afin de neutraliser une fois pour toute le mouvement felquiste ainsi que certains mouvements politiques dissidents du Québec. Le mouvement prit de l’ampleur et on assista à la création d’un réel mouvement social en faveur des détenus. L’État peut-il faire usage de la violence ? Laval, Beauchemin, 1998, 314 pages, Bouthillier, Guy et Édouard Cloutier. Crise d'Octobre : Trudeau peu préoccupé par « des événements d'il y a 50 ans » La Loi sur les mesures de guerre, 40 ans plus tard De la Loi sur les mesures de guerre à la Loi sur les mesures d’urgence [Ça s'explique] Pierre Laporte, la bête noire de Maurice Duplessis [Le 15-18] Au début de la Crise, l’une des principales revendications du FLQ est la réembauche immédiate des travailleurs de l’industrie Lapalme, en grève face au gouvernement depuis février 1970[76]. Sixièmement, prôner la supériorité de la raison d’État, soit protéger la démocratie et la liberté, évoquer la nécessité d’intervenir pour éviter la reproduction d’une telle crise et préserver le modèle social de toute forme de violence, surtout de la part d’un petit groupe d’individus. Le diplomate, en bon état, est libéré en échange de l’exil vers Cuba des membres de la cellule Libération. Après plusieurs jours de tensions marqués par deux enlèvements successifs à Montréal, Ottawa déclenche la Loi sur les mesures de guerre le 16 octobre 1970. Les arrestations de masse et les perquisitions surviennent immédiatement au Québec, à Montréal en particulier. Économie et société. À Montréal, à Québec et à Ottawa, la journée du 15 octobre 1970 fut d’une immense effervescence. Avec la création du Parti Québécois, la montée du separatism semble être une porte ouverte aux « éléments subversifs » comme l’idéologie socialiste. Sartre se positionne sur trois éléments qui rejoignent la présente analyse. Les autres membres de la cellule ne sont pas découverts. La Crise est officiellement terminée, malgré le maintien des mesures de guerre jusqu’au 30 avril 1971. À Montréal, la Société Saint-Jean-Baptiste a dévoilé samedi devant ses locaux, situés rue Sherbrooke Est, un monument commémoratif qui porte les noms de centaines de Québécois qui ont été incarcérés pendant la crise d'Octobre. Mais une floraison particulière de ces groupes s’effectue à la veille de la Révolution tranquille. Vous avez des questions sur notre travail? Dans son article, il n’émet pas une mise garde face aux changements qu’apporte la Révolution, mais bien sur le risque de ne pas aller jusqu’au bout de cette Révolution. La population réagit très peu à l’enlèvement de Cross pour ensuite contester dans une moindre mesure celle de Laporte. Il souhaite démontrer l’illégitimité d’une mesure portant atteinte à la démocratie. La Crise aurait pu se dérouler de cinquante façons différentes, mais il aura fallu qu’il y ait deux otages, un mort et l’occupation partielle du Québec par l’armée canadienne. C’est toute une génération qui sera marquée par le climat de suspicion et de tension causé par la Loi des mesures de guerre. L’analyse post-Crise aura démontré que seuls 35 personnes étaient membres du FLQ au moment des évènements tandis que ceux-ci étaient déjà connus des policiers et que seules les méthodes policières conventionnelles ont permis de retrouver les ravisseurs[106]. Lentement fait surface l’idée que les personnes arrêtées puissent servir d’otages dans les négociations avec les cellules du FLQ. Elles lui permettront de mieux se positionner face à son passé et, même, de renouer avec lui. « Chronologie de l’histoire du RIN ». Il débute dans le cinéma de façon amateur. L’une des scènes les plus représentatives du film est l’arrestation de Marie Boudreau. Ces luttes de libérations sociales et nationales sont très souvent associées à l’idéologie marxiste, apparaissant comme une solution aux régimes de l’époque. À la suite de l’adoption de l’assurance hospitalisation, on voit les médecins entrer en grève, quelques jours seulement après l’enlèvement de James R. Cross. Tiré d’une œuvre[108] dirigé par Dagenais, on comprend que la terreur dans une société est un phénomène qui est exponentiel dès son apparition. Un sujet dont l’étendue des analyses disponibles n’a d’égale que la diversité des points de vue qui les composent. On ne cessera jamais de s’intéresser à la Crise, car il reste encore beaucoup à écrire sur le sujet. Là était présent le totalitarisme, car il y avait convergence du pouvoir ainsi que domination. Il est également un reflet de la pensée de celui-ci alors qu’il dépeint la dénonciation faite envers l’application de la Loi sur les mesures de guerre. Utilisant comme ligne directrice l’application du Règlement sur la Loi des mesures de guerre par le gouvernement fédéral, nous avons regroupé les penseurs et les théories sous quatre « écoles de pensée » abordant la Crise d’octobre. Il ne donne aucune date, aucun nom de ville et prend soin de ne pas nommer les personnalités connues de la Crise d’octobre(exemples : le ministre de la Justice, le maire de la ville). Cette idée sera soutenue par Bernard Dagenais dont la réflexion permettra de comprendre ce que cache le processus de légitimation de l’État. Par ailleurs, de passage à Montréal, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, a qualifié de triste l'imposition de cette loi il y a 40 ans. Mais dès l’été 1963, des felquistes qui n’ont pas été emprisonnés décident de remettre sur pied l’organisation, dont l’histoire se souviendra de ses attentats et de ses vols qui marqueront la décennie 1960 jusqu’en octobre 1970[45]. « Le contrôle, c’est la liberté », Spirale : arts – lettres – sciences humaines, n◦ 195 (2004), p. 46 d’après Hannah Arendt, le totalitarisme et le monde contemporain, sous la direction de Daniel Dagenais, Presses de l’Université Laval, 2003, 611 pages, Avec le choix des formats .ePub et .PDF, plus de 30 œuvres de philosophes disponibles. Dès le moment où le gouvernement Bourassa laisse entendre le besoin d’utiliser un pouvoir supérieur, le gouvernement Trudeau saisi l’occasion; à l’instant même le gouvernement provincial s’efface devant le fédéral. Feuilleter cet ... dix ans, aime les histoires de guerre. Toutes les régions du Québec seront affectées par la loi sur les mesures de guerre décrétées par Pierre-Elliot Trudeau, mais les principales actions se dérouleront autour de Montréal. Le film représente un produit innovateur du fait du mélange entre le documentaire et la fiction[55]. L’usage de la Loi des mesures de guerre, en particulier, durant cette crise soulève de nombreux questionnements sur la légitimité de l’État. L’implantation d’un tel régime représente selon lui le gouvernement idéal dans un Québec indépendant et libéré du Canada. La Crise n’a été qu’une opportunité pour le gouvernement Trudeau de frapper d’un grand coup le mouvement indépendantiste. L’idée de représenter une réalité concrète à l’écran prend de l’expansion durant la décennie 1970 et devient un genre où Michel Brault sera l’un des pionniers. Luttes de classes et questions nationale au Québec, 1948-1968. C’est pourquoi Les Ordres sera notre corpus artistique pour l’analyse. La Crise d’octobre apparait à la suite d’une décennie où foisonnent les changements de tous genres. « La fatigue culturelle du Canada français », Liberté, vol. Nous utilisons les témoins de navigation (cookies) afin d'opérer et d’améliorer nos services ainsi qu'à des fins publicitaires. L’enlèvement du diplomate James Cross et celle du ministre Pierre Laporte sera l’un des volets majeurs de cette campagne de médiatisation de leur cause. Avant 1960, et ce depuis la Confédération en 1867, le Québec a connu quelques groupes et mouvements indépendantistes. Montréal, VLB Éditeur, 1990, p. 187, [79] Langlois, Georges et al. Cette analyse dirigée vers le gouvernement canadien permet… Brève histoire du Québec. Il s’agit ici de concevoir que l’application de la Loi sur les mesures de guerre n’est pas un outil pour défendre l’État face à un assaut, mais bien une arme utilisée pour soumettre un peuple et écorcher son mouvement nationaliste. Son organisation est puissante, il n’est qu’un criminel de droit commun doublé d’un anarchiste. Réalisé en 1974, le film relate le parcours de cinq individus arrêtés suite à l’application de la Loi sur les mesures de guerre. Les opérations militaires de l’armée et la crise d’Octobre. Le silence de la nuit est brisé par le tapage des gendarmes qui cognent simultanément aux portes avant et arrière. C’est la vision que représente Francis Simard, membre de la cellule Chénier, dans Pour en finir avec octobre[50]. En 1958, Michel Brault tourne son film Les Raquetteurs. Pierre Dubuc, en parlant de son père, n’est donc pas dans l’erreur en affirmant qu’« il y avait beaucoup de frustrations accumulées, de colère refoulée au sein de la classe ouvrière québécoise des années 1960 et 1970. »[71] L’Histoire aura donc donné au « prétexte » de Dumont le nom de Crise d’octobre. La mort de Laporte et l’application de la Loi sur les mesures de guerre frapperont encore davantage le souvenir de ces quelques mois qui ont tenus le Québec en haleine avant de se solder par l’exil d’un premier groupe felquiste et l’arrestation d’un second. Sillery, Les Éditions du Septentrion, 2008, p. 68-69, [8] Martin, Michel. Dans le film, on ne se contente pas d’enfermer les dissidents politiques et les indépendantistes, on leur fait vivre un calvaire. F.L.Q. D’abord, le Rassemblement pour l’Indépendance Nationale prône une indépendance totale et sans équivoque du Québec. L’étude de cette période ne représente donc pas uniquement l’étude de la tentative révolutionnaire menée par le Front de Libération du Québec, mais également une analyse sur la réaction de la société, mais surtout de l’État, face à elle. Par contre, le rassemblement d’autant d’orientations différentes dans le même parti entrainera des frictions entre les diverses tendances au sein même de la formation politique[28]. Livre Un demi-siècle a passé depuis la dernière vague d'attentats du FLQ, l'enlèvement de James Cross et de Pierre Laporte, et la promulgation de la Loi sur les mesures de guerre. Elle accentue la prise de conscience par le mouvement ouvrier francophone de sa situation en comparaison de celle des anglophones de la province. Outremont, Carte Blanche, 2010, 139 pages, Comeau, Robert, Charles-Philippe Courtois, et Denis Monière. Les gardiens tirent, une balle blanche, puis ils ramènent dans sa cellule le prisonnier inconscient, convaincu d’avoir vécu sa dernière heure. Ensuite, il y a la version des felquistes. Lévesque jette les bases de cette association Québec-Canada avec son Option Québec[24], publié en 1968. Musée McCord, http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/explore.php?Lang=2&tableid=11&elementid=105__true&contentlong (consulté le 8 septembre 2014), [16] Ageron, Charles-Robert. En termes de résultat, les gains sont énormes. L’analyse de nos quatre perspectives possibles face à la Crise aura cernés quelques points intéressants : la Crise est issue d’un mauvais développement de la Révolution tranquille par sa rupture avec le passé; le FLQ représente la colère populaire envers une situation que les Québécois ne peuvent plus tolérer et l’usage de la violence représente l’un des seuls moyens disponibles pour faire bouger les choses dans la lutte pour la libération nationale et contre l’oppression politique; le Canada doit user d’un méticuleux processus de légitimation de l’État pour justifier ses actions politique durant la Crise; les mesures de guerre constituent un abus de pouvoir et tendent à briser la vague de contestation présente au Québec plutôt que de protéger la population. La cause felquiste commence à gagner un appui favorable dans l’opinion publique tandis que le procureur général de la ville de Montréal rédige une ébauche de la possible utilisation des Règlements sur la loi des mesures de guerre. La question se pose alors de comprendre de quelle façon les principaux protagonistes de l’évènement ont sus agir pour mettre fin à la Crise. L’application de la Loi mena à l’arrestation quasi immédiate de près de cinq-cents personnes liées au mouvement indépendantiste, dont plusieurs personnalités nationalistes comme Michel Chartrand et Gaston Miron. L’influence du documentaire se ressent du point de vie du scénario : Le récit est calqué sur des évènements historiques. Le 19 octobre, le ministre Choquette reçoit le rapport du coroner sur la mort de Laporte : la mort est survenue par strangulation. »[78] Il faut garder en tête que le mouvement nationaliste est d’abord issu du mouvement ouvrier. Des soldats de l’armée canadienne patrouillent à Québec, le 16 octobre. C’est donc dans une vision d’un peuple qui n’a pas « besoin d’excuses pour vouloir être libres »[21] que le RIN défend l’indépendance du Québec. L’ampleur et la profondeur de l’évènement en fait un objet d’étude aux significations multiples. C’est justement l’objectif du film qui a suscité le choix de l’utiliser pour confirmer notre propos. Trudeau criait à l’attaque envers la démocratie et à l’expansion de l’anarchisme. Le Québec avait besoin de s’affranchir de la domination canadienne. Dumont s’appuie sur un point particulier pour construire sa thèse : il prétend que la Révolution tranquille s’est fait beaucoup trop rapidement qu’elle ne l’aurait dû. Il y a des gens qui ont été arrêtés après la proclamation de la Loi des mesures de guerre, qui, clairement, n'auraient pas dû été arrêtés. cit., p. 83, [93] Weber, Max. Dans les heures suivant la proclamation de cette loi, 8000 soldats de l'armée canadienne avaient été déployés à Montréal. « Octobre 1970 » : l’occasion rêvée! Cette réponse nous est fournie par l’écrivain et intellectuel Hubert Aquin. Le jour même, la cellule Libération envoie un communiqué à la station CKAC à Montréal afin de faire valoir ses exigences : 1) la publication du manifeste du FLQ; 2) la libération de vingt-trois prisonniers politiques; 3) la disponibilité d’un avion à destination de Cuba ou l’Algérie; 4) la réembauche des travailleurs de Lapalme; 5) 500 000 dollars en lingots d’or; 6) le nom du felquiste ayant dénoncé à la police une cellule du FLQ; 7) l’arrêt des tentatives de retrouver les kidnappeurs de Cross. Dès le début de la mise en application de la loi sur les mesures de guerre, des groupes comme le Comité d’aide aux détenus ou le Mouvement pour la défense des prisonniers politiques du Québec(MDPPQ) s’élevèrent contre les traitements infligés aux prisonniers[67]. cit., p. 59, [97] Warren, Jean Philippe. Cette vision est supportée par les réflexions de Jean-Paul Sartre selon laquelle la considération du Québec comme étant « l’autre » ainsi que la répression politique et militaire vient légitimer l’usage de la violence, non pas comme le meilleur choix, mais le comme le plus efficace. Le film retrace l’arrestation de Clermont Boudreau et de sa femme, Marie, du docteur Jean-Marie Beauchemin, de Richard Lavoie et de Claudette Dusseault au lendemain de l’adoption de la Loi sur les mesures de guerre, le 16 octobre 1970. cit., p. 444-446, [66] Bouthillier, Guy et Édouard Cloutier. On assiste donc à un glissement pernicieux de la part du gouvernement vers une ambiguïté de plus en plus grande face au statut des prisonniers. Le socialisme, amalgamé aux luttes vers l’indépendance, projette l’image d’être la solution progressiste aux masses populaires et l’unique défenseur des travailleurs[37]. A vrai dire, personne ne le sait vraiment, surtout pas les Canadiens français dont l’ambivalence à ce sujet est typique, ils veulent simultanément céder à la fatigue culturelle et en triompher, ils prêchent dans un même sermon le renoncement et l’ambition. cit., p. 325-330, [63] Warren, Jean Philippe. Alors que l’on revendique de meilleures conditions de détention, l’idée des « six millions de prisonniers » fait surface. Postface et notes par Christophe Horguelin, Lux Éditeur, 2010, p. 56, Hamelin, Jean et Jean Provencher. Il sera ensuite critique et photographe avant de devenir réalisateur à l’Office Nationale du Film(ONF) en 1956, au moment où le siège de l’organisme passe d’Ottawa à Montréal. Durant la journée, Pierre Laporte écrit à Robert Bourassa, l’enjoignant de libérer les détenus felquistes en échange de sa libération. La scène s’ouvrant sur la demande du maire Drapeau d’obtenir des pouvoirs supplémentaires pour faire face à « l’insurrection appréhendée », elle se poursuit dans l’appartement de la famille Boudreau. Octobre 1970, dans les coulisses de la Crise. This analysis headed to the Canadian government will give another vision of the Crisis comparatively to most of other reflexions on the subject who questions principally the Quebec Liberation Front. Ce genre, qui se développera immédiatement après en France et aux États-Unis, fera la renommée de Brault. En soirée, à 21h précisément, se tient la conférence de presse des seize « éminentes personnalités » dirigé par René Lévesque qui ouvre la conférence en disant : « Le Québec n’a plus de gouvernement ». Au réveil, le 16 octobre, au matin, l’armée canadienne occupe tous les points névralgiques au Québec et assume la responsabilité de surveiller tous les édifices publics. On assiste à la naissance d’un mouvement à mi-chemin entre l’artistique et le scientifique. Ces quatre perspectives fourniront le contenu nécessaire à une analyse complète et profonde de la Loi sur les mesures de guerre lors d’Octobre 1970. C’est pourquoi la répression du mouvement contestataire vient dès lors expliquer l’usage des mesures de guerre dans un contexte de paix où l’intervention militaire n’est pas nécessaire. Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2000, 312 pages, [90] Bouthillier, Guy et Édouard Cloutier. En 1966, quelques partisans déçus du RIN ont fondés le Ralliement National(RN), voué principalement à la défense de la francisation du Québec[11]. C’est-à-dire que le contexte historique est véritable, mais Brault s’inspire d’une cinquantaine de témoignages de personnes emprisonnées sous la Loi des mesures de guerre pour recréer cinq personnages qui revivront les plus intenses parties de ces témoignages[58]. Selon lui, la Crise fût effectivement instrumentalisée par le gouvernement fédéral de Trudeau. Par exemple, le personnage de Richard Lavoie se voit annoncer son exécution dans trois jours. Cette dénonciation cinématographique constitue un témoignage vibrant de l’époque face aux actions d’un État qui cherche à reprendre le contrôle sur une population qui échappe lentement à son emprise depuis la décennie précendente. Somme toute, Dumont soutient que le passage de l’ancien régime, mort avec Duplessis, au nouveau régime, naissant avec le gouvernement de Jean Lesage, aura été mal conduit. Il connait une grande popularité auprès des indépendantistes. Il ne fait donc pas qu’expliquer l’origine de la Crise, mais aussi son déroulement. Destructions de monuments commémoratifs, attentats à la bombe et enlèvements viendront ponctuer la décennie 1960 dans le but de sensibiliser le peuple québécois à reprendre ses droits et ses biens, notamment en procédant à l’indépendance nationale. Depuis la répression de la révolution des Patriotes de 1837-1838, le Québec connait une pacification de son nationalisme. La seconde permettra de comprendre les périodes historiques avant, durant et après la Crise. Alors le Québec s’engage dans la Révolution tranquille, le mouvement révolutionnaire international créer un terreau fertile à la naissance de groupes indépendantistes comme le Comité de Libération national, le Réseau de Résistance et finalement le Front de Libération du Québec. La menace ne provint donc pas de l’intérieur, mais de l’extérieur. Le mouvement de sympathie envers la cause felquiste, notamment par les étudiants, les intellectuels et les travailleurs, poussent les autorités québécoises à faire appel au gouvernement fédéral. Hugh Segal, sénateur canadienne étudiant en histoire au moment de la Crise, résume ainsi l’attitude du gouvernement fédéral : « Contre leurs propres compatriotes, Trudeau, Mackasey et Lalonde ont fait usage des plus terrifiantes méthodes policières – comme dans les régimes totalitaires »[66]. Le court-métrage sera le coup d’envoi avant l’heure du cinéma dit « cinéma vérité » qui deviendra plus tard le cinéma direct ou documentaire. Bien que les membres de la cellule Chénier furent arrêtés à la fin de décembre 1970, l’application de la Loi sur les mesures de guerre fût en vigueur jusqu’à la fin d’avril 1971[64]. Le 3 décembre, l’endroit où Cross est emprisonné est découvert. Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour. Paris, La Découverte, 2003. Puis, son inachèvement face à l’instauration d’un État nationale québécois explique le climat de tension présent au moment de la Crise. Le film utilise les gros plans et les voix off et hors champ afin de créer un lien entre le spectateur et le personnage en plus de démontrer à la fois son côté fictif et documenté. Montréal, VLB Éditeur, 2013, 229 pages, Aquin, Hubert. La Crise d’octobre est un moment clef de l’histoire du Québec. La police commence à enquêter. Lévesque parle d’occupation du Québec alors que Trudeau prétend que le retrait de l’armée ne nécessite qu’une demande en ce sens du Québec. Dans un troisième temps, nous utiliserons les propos de Jacques Lacoursière et d’Hannah Arendt pour expliquer l’abus que constitue la Loi sur les mesures de guerre. Les Ordres viendra soutenir la thèse d’un artiste ayant développé son art au maximum tout comme il fera de Brault un emblème du cinéma nationale à une époque où le Québec est bousculé par son nationalisme et la prise de conscience de son identité[54]. Les concepts de violence politiques, de révolution, de répression d’État, d’inégalités sociales et de légitimité de l’État seront au cœur même de l’analyse. L’objectif des mesures de guerre dépasse donc largement le seul cadre de la lutte au terrorisme et représente bel et bien une manœuvre politique de grande envergure visant à briser la dissidence politique du Québec[105]. Les scènes de Les Ordres rappellent les méthodes du gouvernement pour mater la contestation. Le parti ayant été enfanté par l’idée de souveraineté, c’est cette même idée qui donne sa modération au parti. Nous procéderons donc premièrement sous une forme d’analyse de chaque perspective avant de mettre certaines d’entre elles en comparaison. Un soldat monte la garde à Montréal le 16 octobre 1970. Histoire du Québec, une société nord-américaine. Lacoursière y va même de quelques exemples quant au maintien du climat de tension psychologique que l’on impose aux québécois durant la Crise dans son article Octobre 70 : l’occasion rêvée![52]. En plus, le gouvernement doit faire face au Front commun de l’industrie de la construction qui négociait alors ses contrats dans le secteur public. Ces questions feront partie intégrante de la présente analyse où l’origine de la Crise, la légitimité de l’État, l’objectif visé par les belligérants et les impacts des méthodes pour y parvenir seront étudiés. Dans ce cas, il s’agit de la détention arbitraire faite par les autorités envers une partie de la population lors des évènements d’octobre 1970. 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