Vers 1568, Alessandro Scalzi peint chez le duc de Bavière, au château de Trausnitz, les murs et les fausses portes d’un escalier d’une joyeuse farandole où l’on reconnaît Pantalon et son valet Zanne, Arlequin, le docteur de Bologne et la belle Cortegiana. En 1831, le temple antique qu’il peint pour Norma est encore un décor archéologique. Déjà Goethe dessinait avec brio un décor pour la Nuit de Walpurgis (musée Goethe, Weimar) et un autre pour Faust. Gaspare Vigarani, qui remplace Torelli, retourné à Venise en 1656, en est un des auteurs. En revanche, les décors apparurent dans des représentations données dans les grands collèges et auxquelles assistait parfois la reine ainsi qu’à la Cour. 14 nov. 2020 - Explorez le tableau « Musique, danse et théâtre » de Martine Saunal, auquel 295026 utilisateurs de Pinterest sont abonnés. Sorry, preview is currently unavailable. ), prend place parmi les sommets de la création théâtrale. Hugo fait des dessins annotés pour la scénographie de Ruy Blas et des Burgraves. Le plus célèbre soprano d’Italie, la Vénitienne Angelina Catalini, sert de modèle à Appiani ; La Pasta, dans le rôle de Norma (Bellini), à Gérard, à qui l’on doit aussi les portraits de Mlle Mars et de Mlle Georges, monstres sacrés. Mais le roi prête parfois ses décorateurs à l’Opéra. Devant le mur de scène des théâtres antiques pouvait parfois s’appliquer un décor peint. Olivier d’Ormesson note dans son journal : « Je vis cinq faces [décors] de théâtre différentes, l’une représentant trois allées de cyprès longues à perte de vue, le port de Chio où le Pont-Neuf et la place Dauphine [sic] étaient admirablement représentés, la troisième une ville, la quatrième un jardin avec de beaux pilastres [...]. Pour l’opéra de Quinault et Lulli Proserpine, il crée des décors extrêmement riches, chargés d’ornements et de couleurs, et des costumes qui furent gravés et aquarellés. L’influence du théâtre sur l’art de la fin du Moyen Âge fut remarquée par Émile Mâle : « On peut dire de toutes les scènes nouvelles qui entrent alors dans l’art plastique qu’elles ont été jouées avant d’être peintes. Découvrez la peinture au couteau. Une fresque montre le Sacrifice d’Iphigénie, d’après une pièce d’Euripide. Sans bateau ni chevalet, ni tube ni pinceau, sans atelier ni place ….J'ai gribouillé au printemps confiné L’Angleterre fut toujours éprise de théâtre. Le théâtre, étant le lieu privilégié dans lequel se cristallisent une époque et ses contradictions, tient un rôle de premier plan dans la vie culturelle aux périodes de bouleversements politiques et sociaux (guerre, révolution). A Château-Gontier, Pascal Doisneau a conduit ses secondes à construire des liens entre la pièce de Molière « L’école des femmes » et le tableau de Vermeer « La dentellière ». Ces projets diffèrent par leur style et ne relèvent pas tous de la même esthétique théâtrale ; le décor n’est parfois qu’un fond, tableau agrandi qui, par ses harmonies de formes et de couleurs, s’accorde avec l’atmosphère générale du ballet, mais il peut aussi ne pas avoir de rapport direct ou logique avec le thème : il est autonome et s’exprime parallèlement aux autres éléments de la mise en scène. L’Opéra change de domicile à plusieurs reprises pendant cette période, jusqu’à sa réouverture, en 1875, dans le fabuleux palais Garnier. Les décors sont peints par Antoine Dieu et par Oudry. Ce peut être également l’ouverture sur un nouveau champ de création artistique lorsque le peintre devient lui-même initiateur de l’expérimentation ; c’est le théâtre de peintres : Kandinsky (Sonorité jaune), Mondrian (L’éphémère est éternel, 1926), Schlemmer (le Ballet triadique) et, plus récemment, Tadeusz Kantor avec le théâtre « Cricot 2 ». D’un autre côté, le peintre apporte sur la scène sa vision, sa sensibilité, son univers plastique et pictural ; il contribue par les moyens qui lui sont propres à traduire ou à donner sa vision du drame. Cette salle peut contenir 3 000 spectateurs. Cependant, son rôle aux « Menus », de 1726 à 1750, se révèle très important par l’orientation qu’il donne à son élève Servandoni, né lui aussi en Italie, mais à Florence. Au quattrocento, l’Italie redécouvre l’œuvre de Vitruve, dont la première édition est donnée en 1486. Cet ouvrage rend hommage à la peinture et au théâtre et réunit des textes originaux de Bernard Chapuis, Régis Debray, Jorge Semprun, Sarah Wilson, Bernard Sobel. Relisez au besoin le dernier paragraphe de la page 139 (et 140). Du Dorset Garden Theatre, construit par Wren en 1671, des gravures montrent les décors, parmi lesquels l’intérieur d’une prison. En France, la charge de Jean II Bérain a été dissociée, en 1726, de celle de premier peintre décorateur de l’Opéra. "La Flûte" de Mozart, l’opéra qui enchante cinéma, littérature, danse, peinture… et théâtre. À la croisée du texte et de la représentation, la création théâtrale s'inscrit dans une histoire des arts et interroge les différents domaines artistiques. Mrs Siddons a été sans doute la plus souvent représentée, par Gainsborough, par Reynolds, par Romney en Médée ou en lady Macbeth lors de ses grands succès à Drury Lane, par Lawrence enfin. Cinéma et peinture - **Résumé ** Une étude sur les relations entre le septième art et la peinture qui montre comment de nombreux réalisateurs ont revisité l'oeuvre de grands peintres et ont développé une esthétique en lien avec cette forme artistique : ... THÉÂTRE ET CIE; Sur la scène, profonde de 40 m, il dresse son premier diorama, représentant l’intérieur de Saint-Pierre de Rome. Les rochers et les arbres peints en 1876 par Jose Hoffmann pour le 3e acte de la Walkyrie ainsi que, la même année, l’étonnante machinerie, à bras d’hommes, qui fait tournoyer dans une eau factice les filles du Rhin, le somptueux décor du hall du Graal, la rotonde entourée d’une galerie d’un goût romano-byzantin, ornée de mosaïques d’or, œuvre de Paul von Joukowsky en 1882 pour la première de Parsifal, pourraient être signés de Cicéri ou de Cambon. Théâtre, peinture et photographie à l’épreuve de l’intermédialité ... (peinture et photographie). Il s’efforce de reconstituer la tour de Nesle, le vieux Louvre ou le chevet de Notre-Dame d’après des gravures anciennes, ou bien, pour Marino Faliero à la Porte-Saint-Martin, dont Delaroche dessine les costumes (1834), la place San Giovanni et Paolo, à Venise, avec la statue du Colleone. El Lissitsky va même jusqu’à repenser l’ensemble de l’espace théâtral dans sa maquette pour Je veux un enfant (1926-1930). Si, en 1818, le temple de l’opéra Die Vestalin n’est qu’une froide reconstitution archéologique, Schinkel, dès 1815, en revanche, a réalisé son chef-d’œuvre avec les décors de la Flûte enchantée. Au second acte, soudain, les palais s’effacent, glissent dans les coulisses, dévoilant un décor de campagne. On sait que Vitruve s’intéressa à la perspective scénographique et connut des traités grecs consacrés à cet art. En Italie, la troupe de théâtre Ludovica Rambelli Teatro reproduit des créations du peintre Le Caravage en se mettant en scène à la manière de tableaux vivants. Dès la fin du xviie s., les personnages de la commedia dell’arte apparaissent comme de simples silhouettes fantaisistes dans les panneaux des lambris décorés d’arabesques et de « grotesques » par Claude III Audran, Gillot et Watteau lui-même. Débat – Théâtre et peinture ThéâTre du Vieux-Colombier vendredi 21 noVembre 2014 Sélection d’Agathe Sanjuan, conservatrice-archiviste de la Comédie-Française Essais Pierre Frantz, L’Esthétique du tableau dans le théâtre du XVIIIe siècle, PUF, coll. La gravure nous montre ces perspectives « per angolo », ces escaliers sur lesquels pourront se déployer les cortèges, ces colonnes portant des socles sur lesquels se dressent des groupes équestres tumultueux et qui soutiennent au-dessus d’eux des draperies découpées. Daumier a beaucoup fréquenté le théâtre. Emmanuelle Hénin situe son ouvrage, « Ut pictura theatrum ». En France, les décors à transformation apparurent lors des ballets de cour, dont Francini, Florentin, avait la charge au début du règne de Louis XIII. Leur décor d’Issé fait, par sa fantaisie, paraître bien pauvre celui que Boucher avait peint quelques années plus tôt pour le même Opéra. La bibliothèque de l’Opéra conserve une partie de leurs dessins. Il ne s’agit donc plus désormais que de décors mobiles, peints sur des châssis revêtus de toile et sur des rideaux pendant des cintres ou sur des toiles de fond. Les Carceri de Piranèse, pour ne citer que lui, qui d’ailleurs ne fut point décorateur de théâtre, sont l’œuvre d’un visionnaire. Sur base des méthodes analytique et La vaste salle du trône dont un Bélanger, architecte de talent, aurait donné le modèle, en 1776, pour l’Alceste de Gluck (musée de l’Opéra) n’est qu’un grand décor symétrique de colonnes classiques. Il faut distinguer les travaux personnels de certaines individualités créatrices des recherches esthétiques générales d’un mouvement, car les grands mouvements du début du siècle (expressionnisme, futurisme, Dada, constructivisme, Bauhaus) ont ceci de particulier qu’ils touchèrent à toutes les formes d’art, contribuant au renouveau du théâtre. Dragons et diables grouillent dans ces architectures fantastiques, évocatrices des « enchantements ». Ainsi, le théâtre russe des années vingt, tant par la personnalité de ses créateurs (A. Taïrov, E. Vakhtangov, V. Meyerhold) que par les apports des artistes constructivistes à la scène (V. Tatlin : Zanguézi, 1923 ; K. Malevitch : Mystère-Bouffe, 1918 ; A. Exter : Salomé, 1917 ; A. Vesnine : Phèdre, 1922, Un nommé Jeudi, 1923 ; V. Stepanova : la Mort de Tarelkine, 1922 ; L. Popova : le Cocu magnifique, 1922 ; etc. Les architectures imaginaires des décorateurs de théâtre néo-classiques ne sont pas si différentes de celles d’un Bibbiena, auxquelles elles se relient à travers Palladio. Cette mécanisation de l’homme apparaît dans les spectacles dada Hugo Ball pour la soirée du Sturm, Sonia Delaunay pour Cœur à gaz, de T. Tzara (1923), F. Picabia pour Relâche (1924) et trouve sa systématisation dans les divers projets de ballet mécanique. Les vacances scolaires approchent… Pas de panique, l’atelier les pinceaux de Tiphaine situé en plein cœur de Sèvres organise des stages autour du théâtre, de la peinture et de la sculpture. La passion du public pour les grands acteurs explique que Zoffany ait représenté Garrick et Mrs Gibber dans une scène de la Venice preserved d’Ottway et dans The Provoqued Wife de Van Burg, James Roberts, The School for Scandal de Sheridan. De Tannhäuser à Dresde en 1845 à l’Or du Rhin à Munich en 1869, aux scénographies de Bayreuth à partir de 1876, il n’y a guère de changement profond. En Angleterre, John Devoto se contente, vers 1720, de copier les gravures de Juvarra et les dessins de Righini pour l’Opéra de Milan. Homme de théâtre, il crée des spectacles. Watteau est le familier des comédiens-italiens. La participation des surréalistes au théâtre est plus le fruit de collaborations occasionnelles : André Masson, qui travailla avec Jean-Louis Barrault, Salvador Dalí (Tristan fou, 1944), Joan Miró (Jeux d’enfants, 1932), Max Ernst (Turangalila, 1968), qui tous transposent leur univers poétique, fantasmagorique et pictural sur la scène. À Dresde, en 1693, les décors de Camillo generoso sont également l’œuvre d’un Allemand, Martin Kletzel, mais dans un goût purement italien. Academia.edu no longer supports Internet Explorer. Lorenzo, dont le père était dessinateur de théâtre à Vienne, crée des décors pour l’Électeur palatin à Mannheim et à Schwetzingen, puis à Munich. Les Bibbiena, déjà, avaient été admirateurs de l’Antiquité à travers Palladio. Lancret illustre des sujets analogues. Il cédait en 1672 son privilège à Lulli, un Florentin. Des machines, des trappes permettaient de faire apparaître de saints personnages dans le ciel ; mais les décors étaient le plus souvent réduits à quelques toiles peintes d’un soleil ou d’une lune, d’étoiles dorées ou peut-être de quelques arbres. Mais, à dire vrai, cette authenticité reste approximative, qu’il s’agisse des décors ou des costumes chinois, turcs ou incas. À Rome et à Turin, les frères Galliari restent fidèles à ce style. La cour de Suède lui demande même des décors, qui seront peints et essayés à Paris sur la scène de l’hôtel de Bourgogne avant leur expédition à Stockholm. Peintes sur d’énormes rouleaux de bois hélicoïdaux que des hommes font tourner, les vagues semblent mouvantes et la machinerie donne à l’un des navires un mouvement de bascule. Peu après son arrivée à Paris, il donne en 1726 à l’Opéra les décors de Pyrame et Thisbé et, nommé en 1728 premier peintre décorateur de l’Opéra, ceux d’Orion, suivis, en dix-huit ans de carrière, d’une soixantaine d’autres qui enthousiasment le public et la critique et nous valent maintes descriptions. Les mêmes préoccupations d’exactitude historique et de couleur locale sont exigées au théâtre par Voltaire. Delacroix peindra même un portrait rétrospectif de Talma en Néron ; Lagrenée fils l’a vu en Hamlet, dont le personnage a toujours hanté les peintres : Manet nous montre ainsi Rouvière, dans une de ses plus mauvaises toiles ; en 1888, Mounet-Sully pose pour Jean-Paul Laurens dans le même rôle. À la mort de Garrick, John Caster montre l’âme de ce dernier enlevée au ciel, apothéose qui a lieu en face des 17 acteurs dans leurs rôles des œuvres de Shakespeare ; les collections du Garrick Club témoignent encore de ce prodigieux engouement. Dès 1750-1755, le même effort est entrepris en faveur du costume historique par la Clairon et par Le Kain, avant de l’être par Talma. Un maître encore considéré comme secondaire, Georges Clairin, a pourtant peint en 1893 le plus extraordinaire et immense portrait de Sarah Bernhardt en Cléopâtre. Grottes et rochers, torrents et tempêtes figuraient déjà à la scène au xviie s. et, au xviiie s., dans les peintures de Joseph Vernet. Ramberg peint en 1789 le rideau du théâtre de Hanovre, un Apollon entouré des muses dramatiques, et en 1794 les décors de la Flûte enchantée, que Schwarz a montée aussi en 1793 à Leipzig. Ses peintures sont exposées régulièrement dans les galeries à Paris, en France et à l’étranger. Les Anglais subissent alors l’influence de Robert Adam, et les Écossais plus encore, parmi lesquels Nasmyth est le décorateur qui, en 1819, dessinera des décors pour Walter Scott, évidemment dans le goût romantique. Édité par Emmanuelle HÉNIN. Pour un décor de Dardanus, en 1760, un Demachy, peintre d’architecture et professeur de perspective, s’inspire directement des Carceri de Piranèse. Ce n’est pourtant qu’en 1618, semble-t-il, qu’apparut, au théâtre Farnèse de Parme, une machinerie plus perfectionnée, permettant de changer les décors en roulant les toiles de fond, en hissant les frises dans les cintres et en utilisant les dessous de scène, dont l’ouverture était formée d’un encadrement d’architecture et close par un rideau peint, fermé seulement à la fin du spectacle. Peu avant 1700, Ferdinando Galli-Bibbiena, qui appartient à une nombreuse famille d’architectes et de décorateurs bolonais, a l’idée de présenter des décors non de face, mais sous un angle de 45° environ, ce qui permet d’agrandir l’espace scénique grâce à une seconde perspective qui forme comme un V avec la première, dans chaque branche duquel d’autres perspectives s’ouvrent à l’infini. La Vraisemblance ou les enjeux de la représentation: Le théâtre et la peinture dans les discours Académiques (1630-1730) Antoine Watteau, Comédiens français, vers 1720, New York, Metropolitan Museum of Art La Gazette témoigne de l’enthousiasme que La Finta Pazza et ses machines, « jusqu’alors inconnues en France », y suscitèrent. Ainsi peut-on y donner quelques spectacles chaque année, avec l’illusion du temps retrouvé. « Nous avons été de tous les temps et de tous les pays, sauf du nôtre », écrira Musset. Il fait appel en 1645 à l’illustre Giacomo Torelli pour monter sur la scène du Petit-Bourbon, dont la troupe d’ailleurs est italienne, La Finta Pazza, grâce à laquelle, quatre ans plus tôt, il avait triomphé à Venise. Tretiakov). Rien ne prête davantage à l’illusion de l’action que d’avoir des décorations faites pour les pièces qu’on joue [...]. Au Bauhaus, la section théâtrale est animée par O. Schlemmer, dont le Ballet triadique (1922) est une véritable apothéose de la trinité forme-espace-couleur, danse-musique-costume... En 1928, à Dessau, W. Kandinsky crée les Tableaux d’une exposition, 16 tableaux dans lesquels les formes mobiles abstraites jouent avec la lumière. Un Ducreux se peint lui-même en moqueur, en colérique, en rieur, c’est-à-dire en autant de rôles, en un temps où les peintres de portraits s’attachent au caractère individuel et au rendu de l’expression fugitive. À Munich, Francesco Santurini met en scène en 1662 la Fedra incoronata, où le public peut voir, à travers un rideau de tulle, une coupe de la mer, au fond de laquelle se cachent les sirènes, tandis qu’une barque flotte parmi les rochers à la surface de ces eaux feintes. Séchan monta son propre atelier en 1814. Initiation et Perfectionnement. De plus, en 1737, Servandoni a obtenu la concession de la salle des Machines, sans emploi aux Tuileries. À Milan, en 1775, le second dessine un souterrain à colonnes doriques et une grotte pittoresque. En 1651, les aquarelles des costumes du ballet royal des Fêtes de Bacchus semblent l’œuvre d’Henri Gissey, qui, en 1660, occupera le premier la charge de dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi, c’est-à-dire de décorateur des spectacles, fêtes, pompes funèbres et cérémonies diverses organisés par les soins d’une administration nouvelle, les Menus Plaisirs du roi. Léonard dessina en 1496 un décor pour Danaé, de Taccone. Plus récemment, l’abolition entreprise entre les différentes catégories artistiques et l’élargissement du champ d’activité de la peinture ont abouti à une nouvelle formulation des rapports peinture-théâtre, qui se réalise dans le happening. En filigrane, le théâtre a. Kemble est représenté par Lawrence dans le rôle de Coriolan et, en 1814, Kean est figuré par Samuel Drummond en Richard III, alors que Mrs Jordan est peinte en Muse comique par Hoppner. ], ou encore les toiles peintes de Reims), les scènes religieuses successives prennent place dans des édifices dont le mur de face a été supprimé et sont alignées côte à côte comme dans les mansions des mystères ou, comme dans le Martyre de saint Denis (Louvre), offrent des décors simultanés. Ceux du dernier frère, Michel-Ange, sont aquarellés. Mais Mazarin ne se contente pas de décorateurs français. Mais le néo-classicisme ne se réduit pas à l’archéologie. Meyerbeer se plaindra que de si riches décors retiennent l’attention du public aux dépens de la musique et du chant. François Boucher, qui l’aide quelque temps et participe aux décors d’Atys, de Lulli, sera qualifié de « peintre qui s’est mêlé d’architectures ». Toute célébrité trouve ses peintres. Carlo Ferrario est en Italie le décorateur des grands opéras de Verdi et de Gounod à la fin du xixe s., ainsi qu’Angelo Parravicini et Antonio Rovescalli. La Naissance d’Hercule montrait un décor de palais sous « un ciel brillant d’une infinité d’étoiles et paré de toutes ses planètes ». François de Troy peint Baron, mais aussi la délicieuse Sylvia qui joue Marivaux à la Comédie-Italienne et Constantini en Mezzetin. De 1750 à 1764, les 3 frères Slodtz vont se succéder comme premiers décorateurs des Menus-Plaisirs. proposés ont pour but de donner aux personnes en difficulté une meilleure qualité de vie et de favoriser leur intégration dans la société. Les Seuils de la Modernité, 2020. Il a une grande influence sur l’évolution de la scénographie, qui reflète les divers styles picturaux de l’époque. Il est même advenu que Chassériau prit pour modèle, dans un rôle plus intime, le beau corps d’Alice Ozy. Il s’agissait ici de constructions de bois et de toiles peintes, mais en volume, s’achevant sur une perspective en trompe-l’œil peinte sur un rideau de fond. Scènes Vidéo. Lenoir peint Le Kain en Orosmane, dans Zaïre, dans l’Orphelin de la Chine, Préville en Mascarille. Au même esprit se rattachent les décors d’Il Medeo, donnés en 1728 à Parme par Pietro Righini, avec des escaliers grimpant en tous sens et des groupes d’atlantes tenant lieu de colonnes, comme on en voit, en véritable sculpture, dans les palais de Vienne, ville théâtrale où ces effets sont poussés à l’extrême. B. La première véritable contribution des peintres au théâtre, qui fut déterminante pour l’évolution de la peinture et du théâtre, fut entreprise par les Ballets russes, puis par les Ballets suédois. Boydell, surnommé « The commercial Mecaenas », a l’idée de commander en 1789 à divers peintres, dont Reynolds, Barry, Füssli, Hoppner, Romney, 39 peintures illustrant les scènes du théâtre de Shakespeare pour en décorer sa Shakespeare Gallery de Pall-Mall. Essais sur l'image, la peinture et le théâtre. Il dispose d’une scène profonde de plus de 40 m, aux cintres et aux dessous assez développés pour permettre tous les effets. D’autres Italiens, comme Pietre, travaillèrent aux « Menus ». Catégories Bâtiment, Construction 5816. Droz, coll. Il prend à la tragédie le goût de la grande éloquence des gestes et, comme Le Brun, celui de l’expression des passions. Description. On peut voir les rivages du Nil, des paysages composés et déjà romantiques, des forêts profondes, le palais du Soleil enfin, scintillant de dorures et de cristaux. Il y montre aussi l’intérieur du Panthéon de Rome, et même celui d’une église gothique. Le rejet de l’individualisme et de l’outrance expressionniste se manifeste dans l’Allemagne des années vingt par le constructivisme et par le théâtre politique d’Erwin Piscator. La perspective était si bien observée que toutes ces allées paraissaient à perte de vue quoique le théâtre n’eût que quatre à cinq pieds de profondeur (ce qui semble difficile à croire). C’est le temps aussi où un Messerschmidt sculpte ses visages grimaçants, où un Lavater invente sa physiognomonie. Il aime les baldaquins et les draperies dans un style un peu « tapissier ». Il introduit dans les décors la perspective « per angolo », créée par Ferdinando Galli-Bibbiena et illustrée par Juvarra. Le grand décorateur de Parme est Domenico Mauro, qui, en 1690, met en scène Il Favore degli dei, avec des décors représentant une immense grotte d’une parfaite régularité et un paysage de rochers feuillus. Expositions de peintures et théâtre Titre. Celui de Vicence, œuvre de Palladio, est encore intact, mais sa scène présente un décor architectural fixe, montrant l’enfilade de cinq rues bordées de bâtiments construits par Scamozzi en perspective raccourcie, en bois peint d’une couleur de pierre uniforme. En 1915, Prampolini rédige le Manifeste de la scénographie futuriste, dans lequel il refuse tout réalisme et réclame une synthèse absolue dans l’expression matérielle de la scène : « Les couleurs et la scène devront susciter chez le spectateur des valeurs émotives que ne peuvent donner ni la parole du poète ni le geste de l’acteur. Voir plus d'idées sur le thème musique, peinture, peintre. En fait, depuis les Ballets russes qui firent appel aux plus grands, la création de décors et de costumes, surtout pour le ballet et l’opéra, n’a cessé d’inspirer les peintres de toutes tendances, de Balthus (Cosi fan tutte, pour le Festival d’Aix-en-Provence) à Soulages, certains (Bérard, aujourd’hui D. Hockney et Gilland) y trouvant une forme d’expression privilégiée. Mais les théâtres élisabéthains, de forme circulaire ou polygonale, ne laissaient aucune place aux décors, dont les écriteaux tenaient lieu. Succédant à Servandoni en 1766, il peint des toiles de fond de paysages bucoliques à chaumière de luxe pour bergères enrubannées. 2014-11-21 00:00:00 2014-11-21 00:00:00. Ce problème de la suppression de l’élément humain, acteur ou danseur, qui est un des apports majeurs de l’esthétique théâtrale du début du siècle, fut résolu par les peintres de diverses façons : soit par la déformation du costume, sous lequel la figure humaine n’est plus reconnaissable l’homme devient une forme abstraite (O. Schlemmer) ou un assemblage d’éléments cubistes, géométriques (Picasso pour Parade), soit par la création de véritables marionnettes (S. Taeuber-Arp, A. Exter), de masques (P. Klee), soit encore par la suppression totale de l’homme au profit du décor. Appelé en Suède par Gustave III, le Français Louis Desprez crée pour le théâtre du château de Drottningholm des décors classiques de lignes, mais d’effet romantique à la lueur des chandelles, décors qui y sont encore conservés avec les gros rouleaux peints de vagues et la machinerie intacte. Tous ses décors d’Henri III et sa cour, de Lucrèce Borgia, des Huguenots (1853) sont des reconstitutions historiques très précises, mais il possède la science de l’éclairage. Il est chargé en 1754 par le duc d’Orléans, dont il est le premier peintre, de décors pour la scène du théâtre privé de sa « petite maison » du faubourg Saint-Martin. Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ». La position sociale de l’acteur n’a fait que s’élever au cours des siècles. En 1656, Davenant ouvre le Duke’s Theatre avec le Siège de Rhodes, considéré comme le premier opéra anglais, dont la mise en scène luxueuse et les décors de John Webb, architecte et collaborateur d’Inigo Jones, firent date. À Vienne, où il est dessinateur des Théâtres impériaux de 1784 à sa mort, en 1806, mais aussi à Prague, dont il est originaire, et dans les autres théâtres de Bohême, Josef Platzer est un créateur fécond (dessins au théâtre du château de Litomyol). Et, comme ils sont sculpteurs de profession, ils préfèrent souvent les ornements en relief à ceux qui sont en trompe-l’œil. À Turin, Fabrizio Galliari donne, en 1773, un atrium du palais de Didon, son fils Giuseppino, en 1792, une tente d’Annibal, Gaspare Galliari, enfin, un décor où des arches gothiques reposent sur des colonnes classiques ainsi qu’un autre figurant une chambre rustique.