Dans ces circonstances, les comportements opportunistes sont possibles ainsi que les conflits d'intérêts. Développée des la fin des années trente par Ronald Coase, dans un article de 1937 intitulé « The Nature of the Firm », la théorie des coûts de transaction est ensuite systématisée par le prix Nobel d’économie Olivier Wiliamson. Naturellement, toutes ces procédures ont un coût que seul pourra supporter une personne récompensée par l'attribution d'une partie des bénéfices de l'entreprise. 08.12.20 Pour Coase, la firme est un mode de coordination des transactions alternatif au marché. Quand une circonstance imprévue se produit, il y a place pour une nouvelle négociation en vue d'interpréter ou de redéfinir les termes du contrat. (4) Internalisation : cette relation se distingue de la précédente par le degré d'incertitude, qui est plus élevé dans un mode de coordination internalisé. Une relation d'agence génère trois types de coûts, appelés coûts d'agence : (1) les dépenses de surveillance et d'incitation (par exemple les systèmes d'intéressement) engagées par le Principal pour orienter le comportement de l'Agent. Le contrat de travail met en relation le propriétaire d'un input (l'employé) et un demandeur de ce travail (l'employeur). R8�D+Jc�`�'(�b�|��z7���X��E�9Z���פ_� *������ �;�@[T�&�`;h�;�N*�E)�J#d��UY��c�m�����Ǩ bfބoIHQ����V��l6��w���z���z��I�S��pkc�����-.�9��� o�$(���J�[��a�u��sk�o���6���56���'$�_��'�q��k�xµ��Z%������/ͰkǺŐ�>+����~�ܼ��� ��_��Ow���n�0�Md�*-+'�����1��p ?��g��Km�b� Y�϶�OI���+�u� �g��Ι��4�U;JW�����. A ce titre, si l’on reprend la formule proposée par P. Ricoeur5 dans le titre de son ouvrage consacré à la question de … Cet article propose une lecture critique des développements de la théorie de la firme, depuis la redécouverte, durant les années 1970, de l’article de Coase de 1937 sur la « nature de la firme ». (1) La rationalité limitée [3] : les agents ont des capacités cognitives limitées. R. COASE et la question de l'existence de la firme. [5] Ces formes de contrats sont appelés formes hybrides, elles se situent entre les deux formes-types que sont le marché et la firme. (1976), "Theories of the Firm: Managerial Behaviour, Agency Costs and Ownership Structure", Journal of Financial Economics, 3, n°4. Mme Sandra Marsaud appelle l'attention de Mme la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales sur les règles de hauteur de certains plans locaux d'urbanisme qui peuvent limiter de fait le recours à certains procédés constructifs vertueux sur le plan énergétique et environnemental. - spécificité physique : le transport de certaines marchandises (produits chimiques par exemple) nécessite de recourir à des wagons spécialement conçus. 1. Ce qui en ressort, n’est pas une théorie en réponse à la question de départ, mais une introduction à un nouveau concept dans l’analyse économique, le coût des transactions et l’explication de l’existence des firmes. Il faut utiliser ces statues et ces noms de rue, éclairer ces statues et ces noms de rues, les mettre dans des livres d’histoire, etc. Elle a pour objectif de proposer une représentation plus réaliste de la firme. Mais le changement de Personne n'est en fait capable de vérifier ex post l'état réel de certaines variables caractéristiques des relations entre les contractants (en particulier sur l'investissement en capital physique). (1988), The Theory of Industrial Organization, Cambridge, MA: M.I.T. La firme est un ensemble de contrats portant sur la manière dont les inputs sont associés pour créer les produits, et sur la manière dont les recettes sont partagées entre propriétaires de ces inputs. Texte de la question. %PDF-1.2 %���� [9] Pour la théorie des incitations, toute relation économique est une relation d'agence, y compris lorsqu'elle se déroule en dehors de la firme. Ce que nous dit Coase, donc, ce n’est pas que le marché est supérieur à la firme. La théorie de l'agence est particulièrement adaptée à l'analyse d'une forme particulière d'entreprise : la société par action. L'unité entre ces travaux vient d'une conception commune des rapports économiques : ce sont des rapports contractuels entre des individus libres. La théorie des coûts de transaction est une des théories économiques dont on parle le plus dans la littérature. Aller à la navigation. Williamson a reçu le prix Nobel d'économie en 2009, il l'a partagé avec Elinor Ostrom. Pour y faire face, ce type de contrat prévoit l'arbitrage d'un tiers. (1986), "The Costs and Benefits of Ownership: A Theory of Vertical and Lateral Integration", Journal of Political Economy, 94(2). Mais l'unité entre ces travaux vient d'une conception commune des rapports économiques : ce sont des rapports contractuels entre des individus libres. (2) les coûts d'«obligation», supportés par l'Agent, c'est-à-dire les dépenses qu'il peut être amené à engager pour pouvoir garantir qu'il ne mettra pas en oeuvre certaines actions qui puissent léser le Principal, ou pour pouvoir le dédommager le cas échéant. Coase et les nouveaux fondements de la firme • Question de la nature de la firme soulevée dans l’article fondateur de Ronald Coase: « The Nature of the Firm » (1937) • «Poser la question de la nature de la firme, c’est considérer la firme comme une forme particulière d’organisation économique, Comme l'intitulé de cette théorie le laisse entendre, cette approche postule l'incomplétude des contrats. Ce qui est importe pour comprendre la firme, ce sont les caractéristiques des différentes relations contractuelles liant les individus. 134 R.H. Coase R.H. Coase 135 R.H. Coase 141 R.H. Coase 143 R.H. Coase 145 146 R.H. Coase R.H. Coase 147 Ce sont des investissements durables, effectués pour réaliser une transaction particulière, et qui ne sont pas redéployables sans coûts vers d'autres usages [4]. A Paris, des violences ont émaillé la manifestation. La question de l'acquisition d'actifs renvoie à la problématique de l'intégration verticale avec les questions associées : où arrêter l'expansion de la firme ? (Articles L225-1 à L225-9) > Article L225-5 Ainsi pour Williamson, la firme est un système contractuel particulier, un «arrangement institutionnel» caractérisé par un principe hiérarchique qui permet à la direction de l'entreprise de prendre les décisions en cas d'événements non prévus par les contrats, et qui permet de limiter les risques liés à l'opportunisme. La théorie des contrats se développe avec la volonté de dépasser certaines limites de l'approche néoclassique de la firme, sans pour autant la remettre radicalement en question. 10 0 obj << /Length 11 0 R /Filter /FlateDecode >> stream Au regard des hypothèses présentées, la théorie des incitations présente les organisations comme des «noeuds de contrats», écrits et non écrits, entre des détenteurs de facteurs de production et des clients (exemple la relation entre un employé et son employeur). Cette approche contractuelle s'inscrit dans le cadre de la nouvelle microéconomie et plus précisément dans le cadre de l'économie de l'information [6]. Exemples : contrat de sous-traitance, contrat de franchise[5]. Le Conseil d’État a rendu sa décision concernant le Health Data Hub, hébergé par Microsoft, sur d'éventuels transferts de données personnelles vers les USA. (1) La firme n'a pas d'existence véritable (c'est une «fiction légale»). Sur les formes hybrides, voir Ménard Cl. La firme se définit ainsi comme la collection des actifs non humains détenus par les individus constituant la firme (équipements, capital...). LA THEORIE DES DROITS DE PROPRIETE Ce chapitre présente l’approche des droits de propriété qui est à la base du modèle néo-classique renouvelé. Chaque facteur dans une firme est la propriété d'un individu. [11] Holmström et Milgrom (1994), "The Firm as an Incentive System", American Economic Review, 84(4). Telle que formulée par Coase, la question présuppose l'existence de marchés sur lesquels interviennent des agents économiques indépendants. La définition du contrat optimal, au sens de contrat incitatif, en présence de sélection contraire ou de risque moral, nécessite de développer des modèles d'optimisation sous contrainte. La diffusion de ce mémoire se fait dans le' respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006).Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à Ce type de système économique ne permet pas d'expliquer l'existence de la firme. La différence fondamentale entre marché et firme, est que sur un marché, la coordination se fait par le système des prix, alors que la firme propose une coordination administrative qui passe par l'autorité et la hiérarchie. Le Principal s'engage dans une relation contractuelle dès lors que le contrat lui permet de maximiser son profit, sous contrainte que l'Agent accepte de participer au contrat (contrainte de participation) et qu'il révèle ses caractéristiques (contrainte de révélation dans un contexte de sélection contraire) ou soit incité à fournir un effort suffisant (contrainte d'incitation dans un contexte de sélection contraire). 1.1.1. Dans cette perspective, la firme s'analyse comme un système particulier de relations contractuelles. Dans ce cas, les intérêts des actionnaires et des dirigeants convergent davantage dans la mesure où ces derniers détiennent dorénavant des actions de leur entreprise. Les cortèges pour la liberté de la presse et la défense des droits sociaux faisaient route ensemble samedi dans toute la France. La relation entre un actionnaire et un manager est une relation d'agence. Dans son article de 1937 "The nature of the firm" [1], R. Coase est le premier économiste à poser la question de savoir pourquoi les firmes existent et plus largement la question de la nature de la firme. Le père fondateur de cette théorie est R. Coase. L'asymétrie d'information caractérise donc toute relation entre le Principal et l'Agent. Sur l'exercice par la commission de contrôle de son pouvoir de faire procéder aux rectifications prévues par les articles L. 38 et L. 39 du code électoral en vue d'assurer la régularité de la liste des électeurs admis à participer à la consultation Avant le 4 octobre 2020, la commission a examiné la situation de 463 personnes. Pour Coase, la firme est un mode de coordination des transactions alternatif au marché. Pour cet économiste né en 1927, toute transaction économique engendre des coûts préalables à leur réalisation. [7] Jensen M.C., Meckling W.H. Aller au contenu. - spécificité de site (liée à la localisation de l'actif) : par exemple quand un fournisseur s'implante à proximité de son client, il économise sur les coûts de transport et de stockage mais il limite aussi les possibilités de redéployer son investissement vers d'autres clients. (1990), "Property Rights and the Nature of the Firm", Journal of Political Economy, 98(6). Williamson pose aussi des hypothèses sur les caractéristiques des transactions : (3) La spécificité des actifs : un actif est dit spécifique s'il nécessite des investissements spécifiques. (2) Contrat avec arbitrage : c'est une relation qui ne peut pas se dérouler sur le marché car elle se déroule sur le long terme, elle est donc soumise à une incertitude forte. Traduction française : Les institutions de l'économie, InterEditions, 1994. Cette relation est une relation d'agence, et certaines procédures peuvent limiter les problèmes de contrôle du comportement des salariés. De plus cette théorie a donné lieu à de nombreuses formalisations, souvent complexes, d'où la difficulté à traduire ces modèles théoriques en hypothèses testables. Rationalité limitée et opportunisme augmentent les coûts de transaction, en particulier de conception des contrats et de contrôle. de la régulation inter-organisationnelle, de la légitimité accordée à la soft law et de son ombre portée, la gouvernance. (2) L'opportunisme des agents : c'est une conséquence de la rationalité limitée. (3) Contrat bilatéral : il se déroule entre des contractants qui restent autonomes. Elle remet en cause le marché comme mode d'ajustement optimal, en opposant les structures de marché et d'entreprise. [1] C'est entre autres pour cet article majeur dans l'histoire de l'analyse économique que Coase reçoit le prix Nobel d'économie en 1991. L'actionnaire (le Principal) délègue la prise de décision au manager (l'Agent). L'approche contractuelle de la firme (vous êtes ici), 2. Celle-ci se caractérise par une relation d'agence entre actionnaires et dirigeants (caractérisée effectivement par une délégation de décision et une asymétrie d'information au bénéfice du dirigeant), susceptible de générer des conflits d'intérêt. point 3. de cette synthèse). C'est cette renégociation qui est le concept central des modèles de contrats incomplets. Comme le contrat ne peut pas prévoir toutes les alternatives possibles, un agent peut être tenté d'adopter un comportement opportuniste pour favoriser ses intérêts au détriment de ceux des autres. Elle n'est pas assimilée à un individu, comme dans l'approche néoclassique. Le seul risque, et qui est dommage, c’est dans la cour de récréation, qu’il se sent un peu plus « malin », qu’il veuille le dire à ses camarades et que ça se retourne contre lui. @Ti��@��s^pk��S��W��c~s�v�����ZЅf�P�e�����$0~���|{{�����B��m Pour Williamson, c'est l'autorité qui donne à son détenteur un pouvoir discrétionnaire, c'est-à-dire le pouvoir de prendre des décisions dans toutes les situations non prévues par contrat. Celui qui délègue est appelé Principal, celui à qui est confié la mission est appelé Agent. L'approche comportementale de la firme développée, en particulier, par Richard Cyert et James G. March de la Carnegie School, met l'accent sur la façon dont les décisions sont prises au sein de l'entreprise. Son positionnement est qualifié de néo-rationaliste, en opposition au modèle rationaliste de l'économie néo-classique. R. COASE et la question de l'existence de la firme Dans son article de 1937, R. Coase est le premier économiste à poser la question de savoir pourquoi les firmes existent et plus largement la question de la nature de la firme. [6] Pour une présentation synthétique de la nouvelle microéconomie : Cahuc P. (1993), La nouvelle microéconomie, collection Repères, Edition La Découverte. Pour la théorie des contrats incomplets, c'est l'affectation de droits de propriété qui donne le droit au propriétaire de disposer de la ressource en cas d'incertitude. (4) L'incertitude sur les conditions de réalisation de la transaction risque d'augmenter son coût (incertitude liée à des perturbations exogènes à la transaction par exemple). Magali Chaudey, Université de Saint-Etienne et GATE-CNRS, pour SES-ENS. Texte de la question. La firme est un «noeud de contrats» entre individus. Dans son article de 1937 "The nature of the firm" , R. Coase est le premier économiste à poser la question de savoir pourquoi les firmes existent et plus largement la question de la nature de la firme. L'initiative peut aussi venir de l'employé qui peut donner des informations en vue de faire connaître la réalité de ses compétences et de son engagement [10]. Par exemple, l'employé a obtenu un diplôme qui n'est pas directement en lien avec son emploi, mais il montre ainsi sa capacité à fournir un effort. Les champs d'applications de la théorie des incitations sont désormais nombreux : les contrats d'assurance, les contrats de franchise, les contrats de travail... La prédominance de la théorie des incitations sur les autres approches contractuelles s'explique aussi par son degré de formalisation mathématique, dans un contexte où celui-ci s'est fortement accru dans la recherche économique depuis une trentaine d'années. Par exemple, l'employeur peut inciter les employés à fournir un effort plus important en liant leur rémunération à leur performance. [12] Hart O. et Moore J. Elle place la détention de l'information et son partage entre contractants au coeur de son analyse de la firme. Ainsi, tant que les coûts de coordination interne sont inférieurs aux coûts de transaction, la coordination se passe à l'intérieur de la firme, à partir du moment où ils deviennent supérieurs, la coordination marchande est préférable. Mais par la suite, la théorie des contrats incomplets s'en éloigne en introduisant l'éventualité d'une renégociation des contrats. Elle se distingue de la théorie des coûts de transaction dans la mesure où elle préserve l'hypothèse néoclassique de rationalité parfaite des agents. Ronald Coase conteste puis accepte finalement la paternité de ce théorème qu'il est possible de résumer sous la forme de deux thèses : ANNEXE OBSERVATIONS. Ce qui distingue néanmoins la théorie des contrats incomplets et celle des coûts de transaction, ce sont les solutions proposées à cette incomplétude. Ces coûts de transaction correspondent aux coûts de recherche d'information, de négociation des contrats, de contractualisation répétée... Williamson proposera par la suite une définition précise de ces coûts. (2) La question de la propriété de la firme est sans objet. Notons que cette hypothèse d'incomplétude des contrats est aussi celle faite par Williamson, dès qu'il postule la rationalité limitée des agents. Théorie de la firme et analyses empiriques. Dans cette perspective, la firme s'analyse comme un «noeud de contrats» entre individus. Press, Edition française : Théorie de l'Organisation Industrielle (1993), Economica, Paris. Les contractants ne peuvent pas dresser la liste de tous ces cas, ni même tous les imaginer. Williamson pose deux hypothèses relatives aux comportements des agents. C'est la possession des actifs qui va permettre d'exercer sur eux un contrôle ex post. Il poursuit son projet en visitant des usines et des entreprises. Nous retenons dans notre présentation, trois approches contractuelles : la théorie des coûts de transaction, la théorie des incitations (ou théorie de l'agence) et la théorie des contrats incomplets. bien informés et sensibilisés sur la question de la sécurité et d‘hygiène hospitalière. En effet, l'allocation des ressources se fait sans rapports de force, ni de subordination, les L'analyse de Williamson peut être résumée par le schéma suivant : (1) Marché : il correspond à une transaction occasionnelle dont l'objet est parfaitement délimité et où toutes les éventualités sont prévues (pas d'incertitude). A l'origine de cette approche, on trouve l'analyse de Berle et Means, présentée en introduction, et celle de Michael Jensen et William Meckling (1976) [7]. Williamson O. E. (1985), The Economic Institutions of Capitalism, The Free Press, 1985. 1. 1. Trois approches contractuelles différentes sont présentées dans cette première partie : la théorie des coûts de transaction, la théorie des incitations (ou théorie de l'agence) et la théorie des contrats incomplets. La délégation est associée à une imperfection de l'information qui peut être de deux ordres : le Principal n'a qu'une information limitée sur les caractéristiques de l'Agent (situation dite de sélection contraire [8]) et il observe imparfaitement son comportement (situation dite de risque moral).